• Régis OVION ... ce MONSIEUR

    Régis OVION, modestie et gentillesse personnifiées ...

    Régis Ovion fut incontestablement l'un des plus brillants amateurs que le cyclisme français ai jamais possédé, au même titre que ses prédécesseurs, André Leducq, Armand Blanchonnet et Robert Charpentier, qui se couvrirent de gloire aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques dans les années 20 et 30 pour le dernier nommé. Robert Oubron, sélectionneur national qui le driva sur le Tour de l'Avenir 1971 fut émerveillé par le famaux champion et il affirma avec une grande sincérité : c'est le plus grand coureur que j'ai eu à diriger. Il faut reconnaître qu'au cours de ce Tour de l'Avenir, Régis qui venait d'être sacré Champion du Monde des amateurs, trois semaines auparavant à Mendrisio (Suisse) devant Freddy Maertens, survola complétement l'épreuve lorsqu'il le décida.

    Son en volée dans "La Casse Déserte", où il relégua le hollandais Fédor Den Hertog, (considéré à l'époque, comme le phénix des amateurs dans les courses par étapes), leader du classement général, à 7'41", alors qu'au départ de Digne, il possédait un retard de 6'20" sur le batave. Cette chevauchée fantastique poussa une gaillardise bien compréhensive des journalistes présents. Certains se revirent dans les périodes euphoriques de Fausto Coppi et de Louison Bobet. C'est vrai que tout y était. Le décor avec ce même Izoard, haut-lieu du Tour de FRance où se forgèrent les plus belles légendes. Le style et la morphologie ondulante du Champion du Monde rappelant le coureur transalpin d'un côté, le panache et la tranquilité d'esprit, remémorant les qualités du breton, de l'autre. Son inquiétude n'étant jamais mis en défaut, même lorsque le hollandais lui prit plus de 11 minutes dans l'étape Albi-Mende, après une échappée de 120 Km. D'autres que lui auraient baissé les bras. Le poulain de Mickey Wiegant réagit en champion confirmé et confiant. C'était le signe qu'il était mûr pour affronter les professionnels à l'étage supérieur.

    Nous étions en 1973, car en raison des obligations faites aux amateurs "olympiques", Régis ne passa professionnel qu'après les jeux où il obtint une 15ème place. Riche des promesses chez les amateurs comme Claude Guyot, le nouveau porteur du maillot à damiers chez Peugeot, ne put confirmer les espoirs qu'il avait suscité, même s'il connu quelques journées glorieuses comme le Championnat de France où son succès fit plaisir à bon nombre de ses contemporains, tellement il en méritait "une belle". Le Tour de Corse, Paris-Bourges et quelques courses de moindre importance meublèrent encore son palmarès, mais Régis s'ennuyait chez les professionnels et ne trouvait plus la motivation qui l'occupait chez les amateurs. Lorsqu'on lui posa la question de savoir comment un brillant rouleur qu'il était chez les purs, devint un modeste spécialiste du contre la montre chez les professionnels. Il répondit : "c'est bien l'interrogation que je n'ai pas réussi à résoudre...".

    Jean-Marie Letailleur


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